Le
Clos Lucé est un manoir de briques roses et pierres de tuffeau entouré
de fortifications, construit à partir de 1471.
Etienne Le Loup, fidèle compagnon
de Louis XI et ancien marmiton anobli, achète ce château qui
s’appelle, à l’époque, manoir du Cloux (forme tourangelle
de Clos). Il comprend une tour carrée et une guette dédiées
à sa défense. Les murs sont percés d’étroites
fenêtres et l’on peut voir encore aujourd’hui les traces d’un pont-levis.
Charles VIII y fit construire à
la fin du XVème s. une chapelle en pierres de tuffeau pour Anne
de Bretagne qui pleurait ses enfants morts en bas âge. La chapelle
royale renferme trois superbes fresques réalisées par les
disciples de Léonard de Vinci qui vécurent avec lui : l’Annonciation,
l’Assomption, et la Vierge de Lumière. C’est peut-être de
la Vierge de Lumière que vient le mot « Lucé »
Léonard
de Vinci s’y installe en 1516, probablement au mois d’octobre, acceptant
l’invitation de François 1er.. Il passe par la Suisse, les
Alpes et la Savoie. Le voyage se fait à dos de mulet. Léonard
emmène trois de ses toiles préférées. Selon
un témoignage du secrétaire d’Aragon, il y avait là
« le tableau d’une dame de Florence peinte au naturel sur ordre de
feu Julien de Médicis ». C’était la Joconde ! Quant
aux deux autres tableaux, c’était la sainte Anne et le saint Jean-Baptiste
que Léonard acheva au Clos Lucé.François 1er traite
Léonard avec honneur. Il lui fait don du château, ne demandant
en échange que le plaisir de l’entendre converser, plaisir qu’il
goûtait presque tous les jours. Le roi aurait dit au Maître
« qu’il ne croyait pas qu’aucun homme possédât autant
de connaissances aussi bien en sculpture qu’en peinture ou qu’en architecture
». Il lui verse même un traitement fixe de 700 écus
d’or par an. Il lui paye aussi ses œuvres.
La tradition rapporte qu’un souterrain
reliait le château d'Amboise au Clos et que le Roi l’empruntait parfois
pour rendre visite à Léonard.
François
1er et sa sœur Marguerite de Navarre l’entouraient d’une affection particulière.
Léonard était libre de rêver, parler, faire des expériences.
Il inspirait autour de lui la pensée et la mode. Il organisait maintes
fêtes pour son ami François. En septembre 1517, au cours de
l’une d’elles, il aurait montré un automate en forme de lion qui
laissait échapper des fleurs de lys de sa bouche lorsqu’on le frappait
sur le poitrail.
C’est donc au Clos Lucé que
Léonard de Vinci vécut les trois dernières années
de sa vie, travaillant à ses mille passions jusqu’au 2 mai 1519,
date de sa mort à la résidence de Cloux (ancien nom
du Clos Lucé). Il était âge de 67 ans. La tradition
rapporte que François 1er l’assista dans sa mort (voir tableau d’Ingres
ci-devant).
Dans cette demeure, on peut retrouver
l’atmosphère de la vie quotidienne de l’artiste. A l’étage,
se trouvent la chambre restaurée et meublée où il
mourut, ainsi que son cabinet de travail. Au sous-sol, une exposition est
consacrée aux « fabuleuses machines », réalisées
par I.B.M. d’après les plans imaginés par le génie.