Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont et je demeure
Apollinaire, Alcools
.....Notre-Dame
.....Et
puis voici surgir la vieille cathédrale .....Avec
son front rugueux et son bourdon qui râle ; .....Comme
un large vaisseau portant l'humanité, .....Déployant
ses deux mâts, avançant sa carène, .....Elle
semble être prête en labourant l'arène, .....A
partir pour l'éternité !
Alphonse Esquiros, les Hirondelles
Les Champs Elysées
J'aime Paris aux beaux couchants d'automne, Paris superbe aux couchants élargis, Quand sur les quais du soleil tout rougis, Le long des ponts, je m'arrête et m'étonne.
Rompant au fond la splendeur monotone, L'Arc de Triomphe et ses pans obscurcis Semblent s'ouvrir au vainqueur de Memphis, Qui les emplit de l'or de sa couronne.
SAINTE BEUVE, Pensées d'Août
Oh ! Paris est la cité mère
! Paris est le lieu solennel Où le tourbillon éphémère Tourne sur un centre éternel !
Victor Hugo, A l'Arc de Triomphe
Le Louvre
L'été, quand je passais sur les
ponts, le matin, Je suivais du regard la fuite du lointain, Les quais, leurs horizons d'arbres hauts et
de pierres, Et la beauté du jour entrait dans mes
paupières.
.............Albert
MERAT, Sur les ponts
......Le
Pont Neuf
.....Je
me souviens de ceux que je n'ai pas connus, les .....grands
anonymes, dont ces pavés murmurent .....encore
les noms si bas qu'aucune de ces syllabes .....sacrées
ne vient heurter l'oreille du poème. ... .....Les
venteuses orbites par où les ponts regardent, .....c'est
la Seine au Pont-Neuf qui danse l'entrechat. .....Beaudelaire
lentement passe et Verlaine sourit. .....Par
la ville qui dort, l'histoire se promène.
.........................Hubert
JUIN, Les Pâques multicolores
La Concorde
Sur cette place je m'ennuie, Obélisque dépareillé; Neige, givre, bruine et pluie Glacent mon flanc déjà rouillé; ... Rhamsès, un jour mon bloc superbe, Où l'éternité s'ébréchait, Roula, fauché comme un brin d'herbe, Et Paris s'en fit un hochet.
Théophile GAUTIER, Poésies
Tour Eiffel
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Apollinaire
Et le contemplateur sur le haut garde-fou Par l'air et par les ans rouillé comme un vieux sou Se penche, en proie aux vents néfastes de l'abîme. Pensée, espoir serein, ambition sublime, Tout, jusqu'au souvenir, tout s'envole, tout fuit, Et l'on est seul avec Paris, l'Onde et la Nuit !