La Grand-Place  de Furnes vient d’être reconstruite. Pourtant, on se croit toujours dans une ville espagnole. La majestueuse « Furnes espagnole » est embellie par l’exubérant art décoratif flamand. Vous ne trouverez pas deux pignons identiques. Les habitants ont peut-être raison : cette place presque carrée est l’une des plus belles de Belgique.
A l’ouest se dresse l’hôtel de ville, à coté de l’ancienne Landhuis. Face au Pavillon espagnol dans la Ooststraat, l’ancienne Halles aux viandes a été transformée en bibliothèque.Mais la Grand-Place n’est pas la seule curiosité. Derrière les façades de style Renaissance, s’élèvent les formes monumentales de deux églises gothiques : l’Eglise Saint-Nicolas et l’Eglise Sainte-Walburge.
 

L 'Eglise Sainte-Walburge : L’industrie drapière et le commerce avec l’Angleterre ont apporté une grande prospérité à la jeune capitale du florissant artisanat de Furnes aux 12e et 13e siècles. Mais pendant la Guerre de cent ans, cette ville a été durement touchée par la crise économique. On mesure les conséquences de ce déclin à l’Eglise Sainte-Walburge. Elle n’est que la moitié de ce qu’elle aurait dû être. Les tours prévues du côté ouest n’ont jamais été achevées. Au début du siècle, une partie en style néogothique adapté a été ajoutée. Les ruines restaurées de la tour du parc donne une idée de l’ampleur du projet.
 

L ’Eglise Saint-Nicolas est un exemple typique d’une église-halle gothique de Flandre occidentale.  Le robuste clocher abrite l’une des plus anciennes cloches de Flandres. Les habitants appellent le vieil orgueil de leur ville « Het Bomtje ».
 

Au coin de la Grand-Place, à côté de la Landhuis, une élégante double façade orne l’hôtel de ville du 16e siècle.    (Photo de l’hôtel de ville en 1596)
Vous pouvez admirer le somptueux intérieur.  Les salles sont ornées de mobiliers des 17e et 18e siècles, de cuir doré de la ville espagnole de Cordoue., des portraits des archiducs Albert et Isabelle, de la « Jeune fille de Furnes », et d’ une peinture de Paul Delvaux. La salle Albert a acceuilli le roi des Belges pendant la première guerre mondiale.
 

En face de l’hôtel de ville  se dresse la Landhuis. Ancien siège de la « Kasselrij », qui administrait les communes environnantes, elle abrita plus tard le tribunal. Aujourd’hui, les touristes y trouvent des informations sur la riche ville artistique. Au-dessus de l’ancien bailliage se dresse un élégant beffroi. Le clocher à la charpente jaune est d’inspiration baroque.

Pavillon espagnol
Au coin de la Grand-Place et de la Ooststraat fut construit au 15e  siècle l’ancien hôtel de ville. Deux siècles plus tard, ce bâtiment gothique fut occupé par les officiers espagnols qui en firent leur quartier général. Leur garnison défendaient la ville, tête de proue dans la lutte contre les Français. Ce pavillon fait aujourd’hui office d’espace d’ exposition
 

La procession des pénitents
Depuis 1644,  le 26 juillet à 15h30, des centaines de pénitents traînent chaque année de lourdes croix à travers les rues de Furnes.  Le personnage du Christ est le plus impressionnant, ployant sous une croix pesant 40 kg. Les pénitents suivent pieds nus le cortège de superbes chars, sur lesquels sont représentées des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament.
La procession est une preuve évidente de l’influence espagnole sur la vie des habitants de Furnes, datant de l’époque où la garnison espagnole était cantonnée dans leur ville.
 
 
 
Le Parc Sainte-Walburge
Les habitants de Furnes sont parfois appelés avec humour les « Dormeurs ». Dans le paisible parc municipal, l’œuvre en pierre naturelle « Le banc du dormeur » évoque ce surnom. On arrive dans le parc Sainte-Walburge par l’arcade qui relie l’ancienne Landhuis et l’hôtel de ville.
Depuis la partie haute, on a une vue magnifique sur les tours parfaites de l’Eglise Sainte-Walburge et de l’Eglise Saint-Nicolas . Au 12e siècle, un château comtal s’élevait encore à cet endroit
Furnes en 1900
Le 15 août, à Furnes, on remonte presque 100 ans en arrière. Une fête rétro évoque la vie rurale et artisanale de la ville flamande au début de ce siècle.
Des scènes réalistes et exubérantes comme la joyeuse  entrée de Léopold II remplissent le Parc municipal et les rues environnantes d’une agréable nostalgie. Et bien sûr, les délicieuses odeurs de biscuits et « babeluttes » contribuent à la fête.

Micheline Hardy